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Voici une nouvelle extraite du livre "Vous avez demandé la police ?" édité par les editions Edilivre.
Reproduction interdite même partielle.  

LES FLICS SONT DES SALAUDS.

D’accord, j’suis pas un enfant de chœur. Mais ce qu’ils m’ont fait, je l’méritais pas.

Ils étaient venus me chercher à la sortie de mon travail. Ben oui, quoi ! Je bosse. Parce que c’est pas avec ce que me rapportent les braquages bidons que je vais bouffer. Bref, ils sont arrivés à la sortie de mon turf. Ils m’ont braqué comme des sauvages, et ils m’ont foutu la frousse de ma vie. Franchement, vu leurs gueules, j’ai pensé qu’il s’agissait d’une équipe de mauvais qui était venue pour me faire la peau.

Ces fumiers ont bien vu que je les ai eues à zéro. Ils ont bien pris leur temps pour dire « Police ! ». J’ai poussé un soupir de soulagement à décorner mon chef de gare. N’empèche.

J’ai quand même eu des doutes, malgré les menottes. Bien sûr, pas un ne m’a montré sa brême. Quand même, en arrivant à leur voiture, j’ai eu plus confiance. C’était bien une guinde de poulets : crasseuse, mal entretenue, avec par terre des restes de vieux journaux, de sandwiches. Il y avait même un préservatif usagé.

Ils ont passé les deux ou trois heures suivantes au bureau à m’interroger. J’avais pas grand chose à dire, et de toute façon j’aurais rien dit. J’ai battu à niort tant que j’ai pu. Ils avaient l’air de s’en foutre. C’est quand même rageant de les prendre pour des cons et de même pas ramasser une mandale. La flicaille est plus ce qu’elle était.

Et puis on est parti chez moi en perquise. C’est le moment que j’attendais, car depuis mon arrestation je ne me sentais pas très à l’aise. Dans ma piaule, j’ai demandé à celui qui semblait diriger la manœuvre :

- Chef, je peux me changer ?

- Pourquoi ? Tu veux faire du plat au proc ?

- Non, c’est pas ça. Mais, vous savez, quand vous m’avez arrêté, vous m’avez foutu la frousse de ma vie. Alors, vous savez … Un réflexe … L’émotion… Une réaction bien humaine …

Le flic m’a regardé, et est parti d’un immense éclat de rire. Entre deux hoquets, il a réussi à dire à ses collègues :

- C’est ça qui puait depuis cet après midi. Je me demandais. Mais c’est lui, c’est ce con qui s’est chié dessus quand on l’a sauté !

Et les autres de se marrer comme des bossus en me regardant. D’accord j’ai pu me changer, mais ces enfoirés auraient pu s’abstenir de leurs réflexions.

Au retour à la brigade, tout le monde rigolait. Les nouvelles vont vite. Même les autres détenus se fendaient la gueule en me regardant en coin.

J’ai été au trou. C’était mérité, c’est vrai. Mais ce qui l’était pas, c’est que ma mésaventure me précède en taule.

A cause des perdreaux, à Fleury, on m’appelle « le chieur fou ». C’est pas juste.

Franchement, les flics sont des salauds.

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